Le vrai du faux du Camembert de Normandie

Le

Le 19/04/19

6 questions ou affirmations fréquentes

 
1/ Pourquoi vouloir changer l’organisation du camembert ? Est-ce que ça n’est pas mieux aujourd’hui ?         

-          Non c’est la situation actuelle qui pose un sérieux problème, pas la solution proposée
-          Les professionnels de l’INAO ont fait un choix ambitieux qui permettra à la fois de mieux informer le consommateur et de renforcer la place des producteurs : actuellement il y a sur le marché : le « Camembert de Normandie » et le « camembert fabriqué en Normandie »,  le consommateur ne les distingue pas, il fait ses courses dans un maquis de camemberts
-          La situation actuelle, c’est d’un côté - 6 000 tonnes de « Camembert de Normandie » avec des conditions de production obligatoires exigeantes et des contrôles et, de l’autre côté – 60 000 tonnes de « camembert fabriqué en Normandie » -  sans aucune condition de production obligatoire
-          La situation actuelle entraînerait, à terme, le déclin et peut-être la disparition de l’AOP : l’AOP est engloutie dans un océan de camemberts et cela pousse les producteurs à renoncer face à une concurrence déloyale

 

2/ Cette solution, c’est un nivellement par le bas de l’actuelle AOP ?

-          Non ! C’est au contraire une montée en gamme pour tous : nous voulons mettre de la Normandie dans tous les camemberts dont les étiquettes affichent une origine normande
-          Avec l’AOP, il y aura obligatoirement des vaches normandes dans les troupeaux, une place redonnée à l’herbe normande, l’alimentation des vaches sans OGM
-          Aujourd’hui moins de 10 % des fromages vendus avec une étiquette mentionnant la Normandie répondent à ces conditions de production contrôlées, demain ce seront 100 %

 

3/ Est ce que l’INAO a cédé à la pression des industriels ?

-          NON c’est faux ! Ce n'était pas du tout la demande des fabricants industriels, qui se satisfaisaient du statu quo et souhaitaient initialement le maintien de la situation actuelle
-          Sans la volonté des professionnels de l’INAO, on n’aurait touché à rien et risqué que disparaisse le Camembert de Normandie AOP

 

4/ En autorisant le lait pasteurisé en AOP camembert, on annonce la mort du lait cru …

-          On n'enterre pas du tout le lait cru : on lui réserve une place bien visible pour le consommateur ce qui lui permet de continuer à exister pour le producteur 
-          Le lait cru et le lait pasteurisé peuvent coexister. Le Camembert de Normandie ne sera pas la seule appellation à le permettre. Il existe par exemple un Saint-Nectaire laitier, au lait pasteurisé et un Saint-Nectaire fermier, au lait cru. Et le Saint-Nectaire fermier se porte très bien avec une bonne valorisation et des volumes en constante augmentation
-          L’accent sera mis sur l’information du consommateur et la distinction sera très claire sur l’étiquetage

 

5/ Le Camembert va faire école … les AOP vont progressivement renoncer au lait cru…

-         Non. La situation initiale est très spécifique à la filière normande et n’existe pas ailleurs
-         Nous sommes en présence du cas unique d’une appellation au lait cru qui, dans son acte de naissance, prévoyait la coexistence avec son imitation au lait pasteurisé. Certes pour une durée limitée à cinq ans, mais qui a perduré… c’est l’origine du problème.

 

 6/ 2021, c’est loin. Pourquoi tout ce temps ?

-          Il s’agit de régler en trois ans un problème qui dure depuis 35 ans ! Le camembert doit revoir de nombreux points de son cahier des charges, la zone de production, les conditions de production, l'étiquetage…
-          Toutes les étapes doivent être conduites avec la plus grande attention, mobiliser l’expertise existante et faire l’objet des consultations nécessaires, car de la solidité de la solution retenue dépendra la pérennité de l’appellation

Crédit photo : association de gestion des ODG Laitiers Normands