Fiche produit

Présentation
  • Produit : Domfront
  • Mise à jour : 30 March 2023
  • Statut FR : AOC - Appellation d'origine contrôlée
  • Mots-clés : Autres boissons alcoolisées - Poiré -
  • Appellation : Domfront
  • Dénomination : Domfront

Description

Le poiré «Domfront» est une boisson fermentée effervescente obtenue à partir de variétés spécifiques de "poires à poiré". Cette boisson est limpide, de couleur jaune pâle à jaune doré. Son effervescence caractérisée par la finesse de ses bulles n'est pas agressive. Le poiré Domfront présente une large palette aromatique dominée par des notes fruitées (agrumes, pêches…) et florales qui s'épanouissent avec des nuances de fruits exotiques, de grillé et de brioche. Les saveurs sont équilibrées entre l'acidité, une légère amertume et la douceur apportée par les sucres non fermentés.
Les poirés Domfront présentent les caractéristiques analytiques suivantes : 
-  titre alcoométrique volumique total supérieur à 5,5 pour cent ; 
-  titre alcoométrique volumique acquis supérieur à 3 pour cent ; 
-  teneur en anhydride carbonique supérieure à 4 grammes par litre.

Historique

En 1607, le Thresor de Santé écrit qu'en "Normandie la basse", "on fait du vin de Pommes & de poires, qui eschauffe & qui enyvre". Julien Le Paulmier, originaire de Saint-Lô, consacra dès 1588 un chapitre entier de son De vino et pomaceo au poiré. Alors que le cidre de pommes s'étendait progressivement, durant l'Ancien Régime, à tous les pays normands, le poiré restait limité à certains secteurs du sud et de l'est de cette région.
Le poiré dont la fabrication est mentionnée dans les baux de la région de Domfront depuis le XVIIème siècle était élaboré bien au delà du Domfrontais et la poire à poiré était au moins en certains endroits (Mortain) exemptée de dîme. Les tarifs du Maximum de 1793 signalent ainsi le poiré qui se fabriquait à Gournay, Evreux, Falaise, Laigle, Bellême et Mortagne-au-Perche. Cinquante ans plus tard, Guillaumin signale en outre, dans la Manche, « les cantons de Barenton et du Teilleul », où "on ne trouve plus guère que les poiriers auxquels on doit le poiré, boisson du pays". Certains de ces poirés s'expédiaient d'ailleurs hors de la région, et ceci dès la fin du XVIIIe siècle. Guillaumin indique que celui qui se fabriquait en Basse-Normandie était « le plus estimé par les amateurs de cette boisson ». L'estime dans laquelle on tenait ce poiré, "boisson claire et agréable" selon Guillaumin, venait aussi de l'excellent alcool qu'on en tirait. Toutefois, la production de poiré restait très inférieure en quantité à celle du cidre.
Le poirier à poiré est, sans aucun doute, la plus ancienne espèce arboricole cultivée en Normandie puisqu'il est antérieur à l'apparition des variétés de pommes à cidre originaires du Nord-Ouest de l'Espagne (XIème Siècle). Cet arbre est caractérisé par l'exceptionnel développement de son port érigé qui lui fait atteindre des hauteurs de 10 à 15 m ainsi que par une croissance très lente (la mise à fruit nécessite parfois plus de 15 ans) qui débouche sur une longévité importante (souvent plus d'un siècle). Il est attesté que cet arbre fait partie intégrante du paysage du Domfrontais depuis au moins quatre siècles et il est possible actuellement de trouver dans certains vergers des arbres plus que centenaires encore en production. Malgré les évolutions survenues dans les systèmes de production agricole, le poirier à poiré est toujours resté un élément important du fonctionnement des exploitations du Bas Domfrontais et le Domfrontais constitue la seule région française où les vergers de poiriers à poiré sont encore plantés et exploités de façon significative. En effet, dans les autres parties du territoire national où les vergers de poiriers à poiré avaient été développés, les arbres ont totalement disparu ou dans certains cas, s'ils sont encore exploités, ne sont plus renouvelés.
Jusqu'à la fin du XIXème Siècle, les poiriers du bas Domfrontais, associés en vergers intercalaires de labours étaient exploités en vue de produire une boisson destinée à l'autoconsommation des exploitations. A certaines périodes, du poiré était exporté vers les régions viticoles voisines, où il entrait vraissemblablement dans la préparation de certains vins. La consommation de poiré dans les exploitations agricoles de cette région est singulière puisque dans tous le grand ouest de la France, c'est le cidre ou ses dérivés qui constitue la boisson quotidienne. A côté de la production de la boisson quotidienne des exploitations de la région, poiré non effervescent plus ou moins dilué d'eau, les agriculteurs élaborent également un poiré bouché, obtenu à partir de pur jus dont la fermentation d'une partie des sucres en bouteille produit l'effervescence, réservé aux occasions festives.
Dans la première moitié du XXème Siècle, la production de poiré destiné à la distillation s'est développée au détriment de la production de poiré de consommation du fait du développement de la production industrielle d'alcool.
Après la deuxième guerre mondiale, la production de poiré de distillation se maintient tant du fait du développement de la notoriété du Calvados Domfrontais qu'en raison du dynamisme des réseaux de contrebande d'alcool. Parallèlement à cette production de poiré de distillation, les agriculteurs vont maintenir et développer les usages d’élaboration du poiré de consommation. Pour ce faire, ils établissent des vergers où cohabitent variétés à eaux de vie et variétés à poiré et la production de poiré de consommation restera, malgré l’évolution de l’agriculture, pratiquée par la très grande majorité des exploitations. Les modes de conduite des vergers vont peu à peu évoluer et s'adapter au développement des surfaces en herbe, les labours plantés se transformant progressivement en prairies arborées.
Depuis les années 80, et malgré le caractère familial ou local de la consommation, s’est développée une notoriété régionale du produit en association avec le nom de la capitale historique du bas Domfrontais : Domfront. Enfin, la tempête qui a détruit, le 26 décembre 1999, une part importante du verger de poiriers haute-tige a montré l’attachement indéfectible des agriculteurs et plus généralement des habitants de cette région à cet arbre puisqu’un programme de replantation portant sur environ 20 000 arbres a pu très rapidement être engagé.
Textes réglementaires
Aire géographique

Situation

L’aire d’appellation du poiré Domfront s'étend sur 39 communes en totalité et 3 communes en partie des départements de l'Orne, la Manche et la Mayenne.

Liste des Communes

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Aire géographique :

Manche (50) : Barenton , Buais-Les-Monts , Ferrières , Heussé , Husson , Notre-Dame-du-Touchet , Saint-Cyr-du-Bailleul , Saint-Georges-de-Rouelley , Saint-Jean-du-Corail , Saint-Symphorien-des-Monts , Sainte-Marie-du-Bois , (Le) Teilleul , Villechien

Mayenne (53) : Couesmes-Vaucé , Melleray-la-Vallée , Soucé

Orne (61) : Avrilly , (La) Baroche-sous-Lucé , Beaulandais , Ceaucé , Domfront en Poiraie , (L') Épinay-le-Comte , (La) Haute-Chapelle , Juvigny Val d'Andaine , Lonlay-l'Abbaye , Loré , Lucé , Mantilly , Passais Villages , Perrou , Rives d'Andaine , Rouellé , Saint-Bômer-les-Forges , Saint-Brice , Saint-Denis-de-Villenette , Saint-Fraimbault , Saint-Gilles-des-Marais , Saint-Mars-d'Égrenne , Saint-Roch-sur-Égrenne , Saint-Siméon , Sept-Forges , Torchamp

Aire géographique

Domfront

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Carte

Aire géographique

Description du milieu

L’aire de l’appellation poiré Domfront correspond au territoire de la région dénommée Bas Domfrontais ou Passais, située au carrefour de la Normandie, de la Bretagne et du Maine. Si le Bas Domfrontais appartient à la grande région du sud du bocage normand qui s’inscrit dans un climat de type océanique et dans le contexte géologique du Massif Armoricain, il se singularise de plusieurs manières. Abrité par l’escarpement de grès qui de Mortain à Bagnoles de l’Orne le surplombe au nord et ouvert aux influences méridionales, ce territoire caractérisé par son relief peu animé, constitué de plateaux d’altitude peu élevée (inférieure à 200 m), traversés par de nombreux cours d'eau bénéficie d’une situation climatique privilégiée traduite par la précocité de la végétation et propice à l’implantation de poiriers. Enfin l’aire d’appellation est marquée par la dominance des sols profonds développés sur limons éoliens et sur schistes et par l’abondance de filons de dolérite, roche volcanique caractéristique de la région. De ce fait, cette région est également caractérisée par les usages d’implantation des vergers de poiriers à poiré de plein vent qui du fait de la haute taille des arbres (15 m environ) façonnent le paysage. En effet, la réserve utile en eau importante des sols et la pluviométrie régulière tout au long de l'année s'accordent à la sensibilité du poirier à poiré à la sécheresse. L’aire d’appellation se distingue également par la présence de variétés destinées à l’élaboration de poiré de consommation et correspond à la zone de développement de la variété Plant de Blanc, variété locale rencontrée sur la totalité des communes de l’aire et pratiquement absente des vergers des autres régions françaises d’usages pyricoles. Cette variété particulièrement précoce trouve dans la région délimitée des températures plus clémentes qui diminuent les risques de gelées printanières.
Reconnaissance

Mode de production

Le poiré "Domfront" est obtenu exclusivement par fermentation en bouteille de moûts frais de poires appartenant à la variété principale Plant de Blanc, et aux variétés complémentaires locales comme par exemple : Rouge Vigné, Gros Blot, Plant Roux, de Cloche, Gaubert. Les poiriers sont conduits en haute tige à une densité de plantation d'environ 60 poiriers par hectare au sein de prés vergers pâturés par des troupeaux de bovins laitiers ou allaitants. Il faut attendre près de 10 ans pour récolter les premières poires et près d’un demi-siècle pour atteindre la pleine production. Cependant, une fois que l’arbre a atteint son, âge adulte, sa production va pouvoir s’étaler pendant plus d’un siècle et dépasser certaines années 500 kg par arbre. Les poires sont ramassées au sol en plusieurs passages de septembre à début décembre manuellement ou à l'aide de petites ramasseuses respectant l'intégrité des fruits.

Mode d'élaboration

La mise en œuvre des poires intervient très rapidement après la récolte, moins de 3 jours. Les poires de même maturité sont lavées et triées. Les poires sont râpées. La pulpe ainsi obtenue subit éventuellement une phase de cuvage avant d'être pressée. Le pressurage est réalisé sans adjonction d’eau avec un rendement maximum de 700 litres par tonne. Les pressoirs les plus fréquents utilisés sont les pressoirs à paquets dans lesquels la pulpe est placée en lits enfermés dans une toile et séparés les uns des autres par des claies, mais d'autres systèmes sont rencontrés : pressoirs à bandes ou pneumatiques. Le moût est ainsi séparé du marc qui est ensuite épandu dans les vergers ou distribués aux animaux.
Les moûts présentent une richesse saccharimétrique minimale naturelle de 100 grammes par litre. La fermentation du moût s'effectue lentement pendant au moins six semaines entre la date de pressurage et celle de mise en bouteille. La mise en bouteille des cuvées s’échelonne entre décembre et septembre. Chaque cuvée constitue un assemblage de variétés dominé par le Plant de Blanc, le volume mis en œuvre issu de la variété Plant de blanc représente en effet au moins 40 pour cent de la cuvée et le volume issu de chacune des variétés complémentaires représente au plus 25 pour cent de la cuvée.
La bouteille est bouchée avec du liège, puis sertie d'un muselet. La fermentation d'une partie des sucres résiduels se poursuit en bouteille pendant encore au minimum 6 semaines mais fréquemment davantage, pour conférer naturellement au poiré son effervescence. Les premiers poirés Domfront sont donc proposés au début du printemps de l’année qui suit la récolte.
Les poirés Domfront ne sont jamais dégorgés, ce qui conduit à la présence d'un léger dépôt de levures au fond de la bouteille. Il s’agit d’une boisson naturelle, toute opération ayant pour effet de modifier la richesse naturelle en sucre des poires, des moûts ou des poirés est interdite à tous les stades de l'élaboration comme également la pasteurisation, l'adjonction d'eau ou de colorants.
Contacts

Organisme de défense et de gestion

ODG du pays Domfrontais

Mairie de Domfront
Place de la Roirie
61700 DOMFRONT

Tel : 02 33 30 60 60
Fax : 02 33 30 60 67

Décision de reconnaissance n°CNV2012/03 du 1 mars 2012 modifiée par la Décision n°CNV2012/03-1 du 27 juillet 2012

Président(e) : Monsieur Jérôme FORGET
Contact : Mathilde BALOCHE : mbaloche@aocidricoles.fr

Organisme(s) de contrôle

CERTIPAQ

Organisme certificateur
Agrément(s) : CER.AOC n°01, FR-BIO-09

CERTIPAQ

Siège
84 boulevard Montparnasse
75015 PARIS

Tel : 01 45 30 92 92
Fax : 01 45 30 93 00

N°SIRET : 41226101800094

Président(e) : Monsieur Pierre DU COUEDEC
Contact : Gaël du CHELAS : certipaq@certipaq.com

CERTIPAQ

2, rue de Rome
67300 SCHILTIGHEIM

Tel : 03 88 19 16 79
Fax : 03 88 19 55 29

Contact : Loïk GALLOIS : certipaq@certipaq.com

CERTIPAQ

Maison de l'agriculture
52, avenue des Iles
74994 ANNECY CEDEX 2

Tel : 04 50 88 18 78
Fax : 04 50 88 18 78

Contact : Loïk GALLOIS : certipaq@certipaq.com

CERTIPAQ

56, rue Salengro
85013 LA ROCHE-SUR-YON Cedex

Tel : 02 51 05 14 92
Fax : 02 51 36 84 63

Contact : Loïk GALLOIS : certipaq@certipaq.com

CERTIPAQ

75 Bd Lamartine
72000 LE MANS

Tel : 02 43 14 21 11
Fax : 02 43 14 27 32

Contact : Loïk GALLOIS : certipaq@certipaq.com

CERTIPAQ

10 rue des écoles
84230 CHATEAUNEUF DU PAPE

Tel : 04 90 22 78 12
Fax : 04 90 22 78 27

Contact : Loïk GALLOIS : certipaq@certipaq.com

CERTIPAQ

ZI le Brézet-Est
10 rue des Frères Lumière
63100 CLERMONT-FERRAND

Tel : (33) (0)4 73 17 33 80
Fax : (33) (0)4 73 29 03 96

Contact : Loïk GALLOIS : certipaq@certipaq.com

CERTIPAQ BIO

Siège
56, rue Salengro
85013 LA ROCHE-SUR-YON Cedex

Tel : 02 51 05 14 92
Fax : 02 51 36 84 63

N°SIRET : 79018949200024

Contact : Loïk GALLOIS : certipaq@certipaq.com

CERTIPAQ

CERTIPAQ
rue de la délivrande
14000 CAEN

Tel : 02 31 94 25 36
Fax : 02 31 53 26 58

Contact : slepesteur@certipaq.com

Site INAO

INAO Caen

6 rue Fresnel
14000 CAEN

Tel : 02 31 95 20 20
Fax : 02 31 43 53 01

N°SIRET : 13000270200095

Contact : INAO-CAEN@inao.gouv.fr