Une première étude sur l’emploi dans les SIQO

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Le 28/09/23

Dans un contexte d’inflation des prix des produits alimentaires, de multiplication des labels, de forte montée des attentes sociétales, et de promotion de la souveraineté alimentaire, la question de l’impact de la production sous SIQO sur l’emploi des territoires est de plus en plus importante. L’INAO, en partenariat avec l’INRAe, a mené la première étude globale sur le sujet.

Apporter des données chiffrées concrètes

Si l’impact positif des SIQO sur l’emploi a déjà été explicité de façon qualitative, il existait peu de données chiffrées à ce jour. Pour pallier ce manque, un travail de recherche a été réalisé en partenariat avec l’INRAE. Il se base sur les informations issues du recensement agricole 2020 et sur la base des opérateurs habilités à produire sous SIQO de l’INAO. Cette première étude a pour ambition de fournir des chiffres détaillés et complets sur l’emploi direct dans les exploitations engagées dans la production sous SIQO. Elle concerne toutes les filières, et propose une comparaison avec les informations relatives aux productions qui ne bénéficient pas d’un SIQO. L’étude comporte trois axes :

  • L’estimation chiffrée du volume d’emploi direct dans les exploitations qui produisent sous SIQO
  • La comparaison du volume d’emploi entre les exploitations avec et sans SIQO
  • Le rôle des SIQO dans le maintien de l’emploi.

La production sous SIQO génère globalement plus d’emplois

En 2020, les exploitations avec SIQO (hors Bio) comptent près de 230 000 emplois directs équivalent temps plein (ETP). La part des exploitations sous SIQO (hors Bio) dans l’emploi agricole total s’élève à 32,8%. Ce chiffre s’élève à 43% si on inclut l’agriculture biologique

Dans le cadre d’une production sous SIQO, l’étude montre un volume d’emploi par exploitation globalement plus élevé, notamment dans les filières animales. Ce « surplus d’emplois » peut notamment être expliqué par une pratique plus fréquente d’une activité de transformation, toutes filières confondues. L’étude économétrique, en comparant des exploitations « toutes choses égales par ailleurs », constate un volume d’emploi moyen de 0,7 équivalent temps plein (ETP) pour les exploitations avec SIQO. Certaines dispositions des cahiers des charges des produits sous SIQO peuvent aussi expliquer ce surplus d’emplois dans certaines filières :

  • Limitation de la mécanisation (étapes de productions réalisées manuellement)
  • Limitation de la production des exploitations,
  • Obligation de produire dans une aire géographique limitée…

L’étude comprend également des préconisations sur les recherches futures, notamment l’amélioration de la qualité des données initiales, l’analyse de l’emploi externalisé des exploitations sous SIQO ou encore l’étude des impacts des dispositions de certains cahiers des charges. En effet, la question de l’emploi agricole est au cœur de multiples enjeux, tels que l’innovation en agriculture, la rémunération des agriculteurs, ou bien le renouvellement des générations.